Le GAEC de l’Orée du Bois en quelques mots :
- Situé sur Derval, bassin de la Chère
- Bovin lait, 100 VL, production laitière : 950 000L
- Conventionnel
- 3 UMO : Maxime Bignon, Jean-Philippe Maignan et une salariée
- 90ha dont 22ha de maïs, habituellement 4 ha de mélanges céréaliers et le reste en prairie
- Système pâturant
Comment est venue l’idée d’implanter un mélange céréalier récolté en grain ?
« Les règles de la conditionnalité PAC nous contraignaient de diversifier notre assolement, nous avons opté pour un mélange céréalier ». L’objectif était de produire un aliment équilibré pour les génisses et les vaches laitières, qui demandent peu de travail et peu exigeant en intrants.
Les règles de la PAC ayant évolué cette année, les agriculteurs ont décidé d’arrêter les mélanges céréaliers pour privilégier la production fourragère par manque de surface mais ils restent convaincus de l’intérêt de cet aliment pour leurs troupeaux laitiers. Avec l’accès à une plus grande surface, les éleveurs réimplanteraient un mélange.
Un itinéraire simple et peu chronophage
Le mélange est implanté fin octobre/début novembre à 50% triticale et 50% légumineuse (pois et féverole), généralement après un labour. « Le mélange pois-féverole permet d’assurer un taux de MAT satisfaisant dans l’aliment malgré l’hétérogénéité de nos parcelles ». En effet, le pois est sensible à l’hydromorphie alors que la féverole tolère mieux les sols engorgés temporairement. Les agriculteurs conservaient chaque année une partie de leur récolte en semence paysanne.
Un des avantages du mélange est l’absence de traitement et la faible fertilisation (30 U d’azote/ha à la montaison). Les rendements ont varié de 30 à 60 qx/ha selon les années et les parcelles, avec un coût et un temps de travail réduit. A titre de comparaison, cultivée en pur sur ces parcelles, les céréales ne permettaient de gagner que 15 à 20 qx/ha supplémentaires avec plusieurs traitements et une fertilisation minérale couteuse.
Une fois récolté, le mélange est stocké dans une cellule ventilée puis broyé quotidiennement pour être distribué l’hiver à hauteur de 1kg aux vaches laitières et 1.5 kg aux génisses.
Un aliment équilibré à faible coût
Les éleveurs ont été convaincus par l’intérêt du mélange céréalier pour plusieurs raisons : simplicité de mise en place, faible coût, peu de surveillance nécessaire (notamment pour les parcelles éloignées) et c’est un aliment équilibré pour les génisses et les vaches laitières. « L’alimentation des génisses en ration sèche (foin et mélange céréalier) facilite grandement le travail de préparation et de distribution ». Les éleveurs notent qu’un complément minéral est toutefois essentiel : « Nous distribuions 50 à 80 g/génisse de 0-21-5 ».
Quelques points de vigilance ont été relevés : les parcelles avec un forte présence de rumex sont à éviter si une prairie doit être implantée par la suite. De plus, les éleveurs n’ont pas trié les semences chaque année et ont déséquilibré le mélange au fur à mesure des années en privilégiant le triticale. Il est préférable de trier quand cela est possible.
Vous souhaitez connaitre la composition de votre mélange après récolte ?
Vous pouvez utiliser l’outil ESTI’METEIL, gratuit et simple d’utilisation, qui vous informe de la proportion massique de chaque espèce et la valeur fourragère du mélange à partir d’une photo de votre mélange. Cet outil a été développé par CARPESO, projet piloté par la Chambre de la Haute-Vienne : https://c4c.inria.fr/carpeso/
