L’ EARL du Patis Jamet en quelques mots :
- Située à la Chevallerais, bassin de l’Isac
- Bovin lait, 60 Vl de race Holstein croisée Brune des Alpes, production laitière : 420 000 L
- 1.5 UMO : Stéphane Choquart et un apprenti
- 85ha, dont 8ha en sorgho et le reste en prairie
- Système herbager
Aujourd’hui l’exploitation n’est pas autonome en fourrage et en protéine. L’objectif de l’éleveur est d’atteindre l’autonomie sur l’alimentation des vaches laitières sans produire de maïs.
Comment est venue l’idée d’implanter du sorgho en substitution au maïs ?
« Les corbeaux, les taupins, les sangliers et les aléas climatiques », le maïs a toujours été une source de difficulté au regard des conditions pédoclimatiques du parcellaire : un sol peu profond et très séchant (20-30cm). L’éleveur a remarqué la force du système racinaire du sorgho, pouvant aller chercher en profondeur de l’eau dans la moindre faille. De plus, le sorgho montre une meilleure résistance au stress thermique que le maïs.
Par ailleurs, l’éleveur estime que les chantiers d’ensilage demandent une organisation trop conséquente. L’idée était de trouver un moyen d’arrêter ces chantiers tout en assurant un stock de fourrage suffisant pour l’hiver. Le sorgho enrubanné semblait répondre à ces objectifs.
Côté qualité de l’eau, l’arrêt du maïs a permis de ne plus traiter avec le S-métolachlore, molécule ayant une responsabilité dans la dégradation de la qualité de l’eau de nos bassins.
La conduite du sorgho en condition séchante
Le sorgho est implanté après une coupe d’enrubannage de prairie de 4-5 ans ou plus. La préparation du sol est effectuée avec un cover-crop, un décompactage puis herse rotative. Le semis est réalisé la 3e semaine de mai avec un semoir spécifique. « Il faut qu’il fasse chaud, au moins 15° au sol ». Un avantage : le coût de la semence est très faible en comparaison de celle du maïs. Concernant les apports azotés, du fumier de bovin pailleux est épandu avant l’implantation. Enfin, l’agriculteur a fait le pari de ne pas traiter son sorgho ayant un fort pouvoir couvrant.
Des premiers résultats encourageants
C’est la deuxième année que l’agriculteur tente d’implanter cette culture. En 2022, le rendement a varié autour de 5 tMS/ha. Selon l’éleveur, ce résultat insuffisant s’explique par l’utilisation d’un semoir inadapté au sorgho.
Cette année, le sorgho en mono-coupe a été implanté sur trois parcelles avec un semoir spécifique. Sur une des parcelles, le sorgho s’est très bien développé et ce sans aucun traitement (voir photos ci-dessous). En revanche, sur des autres deux parcelles, des chénopodes se sont installés rentrant en concurrence avec le sorgho. L’éleveur l’explique par la présence de graines indésirables dans un tas de fumier vieilli sur lequel des chénopodes ont eu le temps d’égrainer (15000 graines par branche de chénopode !).
Quelles sont les clefs de réussite ?
Pour l’éleveur, l’utilisation d’un semoir spécifique a été déterminante pour la réussite de l’implantation. Toutefois, un désherbage adapté aurait été nécessaire pour lutter contre les chénopodes sur certaines parcelles. L’année prochaine, il reverra sa stratégie de désherbage et adaptera la fertilisation pour améliorer les rendements. Il reste convaincu par cette culture.
