Qu’est ce qu’un espèce envahissante?
Une espèce est considérée comme indigène sur un territoire si sa présence est le résultat de processus naturels, sans intervention humaine. Depuis des siècles, l’homme a favorisé, par l’intermédiaire de ses déplacements et échanges de produits à travers le globe, la dissémination d’espèces animales et végétales non indigènes vers certains territoires où elles étaient naturellement absentes.
La grande majorité de ces espèces introduites par l’homme se sont acclimatées sans conséquence négative pour les écosystèmes naturels et les activités humaines. Ces espèces ont donc été introduites dans un environnement et s’y sont adaptées sans y induire des perturbations, il s’agit d’espèces dites « naturalisées ». En France, c’est le cas de très nombreuses espèces, provenant de tous les continents, qui sont entrées dans notre quotidien. Nous les consommons et les côtoyons dans nos jardins, champs et milieux naturels. C’est par exemple le cas d’espèces cultivées, tel que le blé, la poire, les cucurbitacées, la tomate et la pomme de terre (…) qui sont devenus des aliments courant que nous retrouvons quotidiennement dans nos assiettes. D’autres se sont parfaitement acclimatées à nos milieux naturels tels que le coquelicot et les chénopodes, la carpe commune et le sandre, originaires des rivières et lacs d’Europe centrale et orientale.
Toutefois, un certain nombre d’espèces, dîtes exotiques, se sont elles aussi acclimatées, se reproduisant naturellement, et sont devenues envahissantes. Au point de constituer une menace pour les écosystèmes avec des conséquences écologiques, économiques et sanitaires négatives.
Quelles conséquences?
Sur les bassins versant de la Chère, du Don et de l’Isac, des espèces envahissantes animales (ragondin, rat musqué, écrevisse américaine, écrevisse de Louisiane…) et végétales (Jussies, Élodée dense et du Canada, Myriophille du Brésil, Crassule de Helms…) sont nombreuses à coloniser les milieux aquatiques. Les conséquences négatives qui en découlent sont nombreuses et variées :

- Érosion de la biodiversité,
- Asphyxie et accélération de l’envasement des milieux aquatiques,
- Perte de surface de pâturage et de fauche sur les marais (jussie prairiale),
- Navigation perturbée, voire impossible (colonisation du milieu par des gros herbiers aquatiques),
- Maladies transmises par les rongeurs aquatiques envahissants (ragondin, rat musqué)
- …
Les actions du Syndicat
Sur nos trois bassins versant, le Syndicat mène la lutte contre certaines de ces espèces exotiques végétales envahissantes par des campagnes d’arrachage manuel et mécanique d’herbiers aquatiques. Ces actions sont localisées sur les cours de la Chère, du Don et de l’Isac et sur le réseau de douves des marais de l’Isac (zone humide de près de 1000 hectares incluse dans le site Natura 2000 des « Marais de Redon et de Vilaine »).
Si historiquement, cette lutte ciblait uniquement les deux espèces de Jussie exotiques présentes sur notre territoire, notre effort d’arrachage et de surveillance concerne à présent également le Myriophylle du Brésil sur les marais de l’Isac et sur la Chère (entre le barrage de Chécheux et le plan d’eau de la Torche) et une nouvelle espèce, la Crassule de Helms, sur deux foyers localisés sur la Chère au niveau de Châteaubriant et sur les marais de l’Isac, sur la commune de Fégréac.
Expérimentation en cours
Récemment et en plus des actions d’arrachage manuel mené sur les différents bassins versants, le syndicat a commencé à développer une nouvelle stratégie de gestion de la jussie. Une expérimentation, basée sur des travaux réalisés sur le bassin versant de la Cisse, a débutée en 2023 sur la Basse vallée du Don sur les communes de Massérac et Avessac.
Cette nouvelle opération, menée en partenariat avec l’entreprise « Environnement 41 » spécialiste en travaux de génie écologique aura pour but de cercler la jussie à l’aide de pieux de châtaigner et de fagots de saule afin de l’isoler du reste du cours d’eau.

- Créer une barrière naturelle afin de limiter la propagation de la jussie.
- Augmenter la vitesse du courant sur le Don en réduisant sa section d’écoulement.
- Laisser les sédiment s’atterrir dans la zone de jussie afin que, à terme, celle ci se retrouve hors d’eau.
- Planter des pieds de saule vivant au travers de la jussie afin de crée des zones d’ombrage
L’ensembles de ces actions vont à terme créer des conditions défavorables à l’épanouissement de la plante invasive.
Ces travaux vont être réalisés sur plusieurs années consécutives avec pour finalité un arrêt des opérations d’arrachage manuel de la jussie.