Les programmes d’actions mis en place par le syndicat ont pour objectif une meilleure gestion qualitative et quantitative de la ressource en eau. En effet, la morphologie (la forme) actuelle des cours d’eau ne leur permet pas de remplir leurs principales fonctions :
- Tamponner les crues
- Soutenir les étiages
- Épurer l’eau
- Maintenir une bonne biodiversité
Nos cours d’eau ont pour la plupart été recalibrés (élargis, approfondis) et rectifiés (linéarisés). Cette artificialisation implique qu’ils ne peuvent plus assurer leur fonction de tampon de crue ni de soutien d’étiages, ce qui favorise les phénomènes d’inondation lors d’épisodes orageux et d’assecs précoces lors de fortes chaleurs.
Ces désagréments sont accentués lorsque les cours d’eau sont linéarisés : affaiblissement du pouvoir auto-épuratoire des cours d’eau. L’eau étant rapidement évacuée en aval, elle n’a pas le temps de s’infiltrer convenablement pour être « filtrée » et donc débarrassée des différents polluants d’origines diverses et variées qu’elle contient.
Ainsi, le Syndicat a pour objectif de rendre au cours d’eau un aspect plus naturel en redonnant à celui-ci ses différentes fonctions évoquées ci-dessus.
Comment restaurer ?
En fonction des dégradations observées et des possibilités d’action, différents niveaux d’ambitions pour la restauration peuvent être mis en place.
Création et diversification des habitats
L’objectif est de restaurer un compartiment de l’hydrosystème, souvent piscicole, dans un contexte où l’on ne peut réaliser aucune véritable opération de restauration fonctionnelle. Il s’agit généralement de mettre en place des structures de diversification des écoulements et des habitats dans l’emprise actuelle du lit mineur du cours d’eau : déflecteurs, petits seuils, caches, frayères, etc.
Restructuration de la morphologie
L’objectif est d’obtenir une restauration fonctionnelle plus globale. L’amélioration de tous les compartiments aquatiques et rivulaires est visée : transport solide, habitat aquatique, nappe alluviale, ripisylve. Il peut être atteint, par exemple, par un reméandrage léger pour un cours d’eau rectifié, par un réhaussement du cours d’eau à l’aide d’une recharge granulométrique ou encore par la « remise » à ciel ouvert d’un lit de cours d’eau busé ou couvert.
Le syndicat procède à la mise en place de matériaux minéraux dans le lit actuel du cours d’eau. Ces matériaux, à la granulométrie prédéfinie, sont placés stratégiquement dans le cours d’eau de manière à initier la résilience des cours d’eau, c’est-à-dire leur capacité à retrouver un aspect plus naturel.
Restauration de la morphologie du ruisseau de Méguinel
Commune de Sion les Mines
Remise en fond de vallée
L’objectif est de restaurer toutes les fonctionnalités de l’hydrosystème, y compris la dynamique d’érosion et du corridor fluvial. Il s’agit généralement de la remise du cours d’eau dans son lit d’origine ( fond de vallée ), aux points bas.
Pour plus d’informations, vous pouvez visionner et partager le film suivant réaliser en 2022 par la Syndicat Chère Don Isac :
Travaux annexes
Ripisylves et bois en rivières
Afin de réaliser les travaux sur le cours d’eau, le syndicat va devoir dans un premier temps entretenir la ripisylve afin d’ouvrir un accès pour les engins lors des travaux. Un entretien léger de la végétation est effectué, et les alignements de peupliers sont supprimés avec l’accord des propriétaires.
Le bois en rivières ou aussi appelé embâcle, est retiré sur les zones d’interventions pour la restauration des cours d’eau. Un embâcle constitue un obstacle total ou partiel des écoulements dans un cours d’eau. Les problèmes occasionnés par leur présence sont multiples : augmentation des risques d’inondation au droit de l’embâcle et en amont, perte de capacité hydraulique en aval, blocage des sédiments et des objets flottants (risque d’accumulation et de pérennité de l’embâcle), dans certain cas le blocage peut aller jusqu’à empêcher la libre circulation des peuplements piscicoles.
Embâcle présente sur le ruisseau du Néant : travaux 2021
Cependant hors des zones d’interventions pour la restauration, l’entretien de la végétation des berges des cours d’eau et des embâcles associés doit être assuré par le riverain propriétaire des berges et de la moitié du lit du cours d’eau. (art L215-14 du code de l’environnement)
Clôture et franchissement
Dans le cas où les travaux de restauration impactent les clôtures ou suppriment les clôtures naturelles (type roncier). Le syndicat met en place ou remplace les clôtures en bordure de cours d’eau.
Le syndicat est aussi amené à remplacer ou modifier des ouvrages de franchissement de type buse par exemple qui sont mal positionnés ou dont la dimension n’est pas adaptée au ruisseau. Ces ouvrages peuvent créer un envasement du ruisseau en amont, constituer des obstacles infranchissables pour la faune aquatique, voir se retrouver bouchés lors d’épisodes de crue occasionnant des inondations. Leur remplacement par un ouvrage mieux adapté permet de restaurer la continuité écologique (piscicole et sédimentaire).
Dans certains cas les animaux (le bétail) traversent le ruisseau sans aménagement spécifique. Ceci a pour conséquence des affaissements de berges, un envasement de la zone de passage, une pollution de l’eau, et peuvent parfois être dangereux pour le bétail, car ces zones stagnantes, au-delà d’altérer la qualité de l’eau, sont propices à l’installation et la propagation de différents maladies et virus. La mise en place d’un ouvrage de franchissement permet de remédier à ces différents problèmes.
Je tenais à vous remercier sincèrement pour les travaux qui ont été réalisés sur notre parcelle. En Effet, quel fut mon bonheur de voir que l’eau coulait à nouveau sur nos terres en reprenant son cours naturel. Avec le contexte actuel de sécheresse, je trouve cela très important d’avoir œuvré à la préservation de cette ressource indispensable à la vie. L’environnement vous remercie.
Un bénéficiaire des travaux de restauration