570 arbres implantés en intra-parcellaire sur 13 Ha de prairies en 2017
L’objectif des éleveurs était de fournir de l’ombrage et une régulation des températures pour le bien-être des animaux, mais également de produire du bois et du fourrage d’appoint, sans oublier d’améliorer le cadre de vie et de travail de l’agriculteur et de l’agricultrice. Ce projet a également été pensé pour anticiper les conséquences du dérèglement climatique pour les prochains exploitants.
L’association SYLVAGRAIRE a accompagné les éleveurs dans ce sens en proposant des essences adaptées : merisier, chêne rouvre, tilleul à grandes feuilles, quelques fruitiers greffés, févier d’Amérique, murier blanc… Six ans après la plantation, le taux de mortalité des arbres est très faible (moins de 4% de mortalité soit une vingtaine d’arbres) et les génisses ont déjà fortement appréciées ces aménagements. L’écartement des arbres se situe entre 20 et 27 m selon les paddocks. Le travail le plus conséquent a été l’installation des clôtures de chaque côté des alignements. Des piquets de fibre de verre ont été utilisés pour les 9km de clôture. Les arbres ont été paillés avec des dalles de matière végétale.
Six ans après la mise en place du projet, les éleveurs commencent à valoriser certains arbres en fourrage d’appoint.

Un pâturage adapté au projet agroforestier
Les éleveurs ont fait le choix de pratiquer un pâturage tournant dynamique dont le principe est basé sur la courbe de productivité des prairies d’André Voisin. Le principe est simple : adapter au plus près le chargement, le temps de présence des animaux et la vitesse de rotation à la vitesse de pousse de l’herbe et à sa valeur nutritionnelle. Lorsque l’herbe atteint le stade trois feuilles, elle est à son optimum pour être consommée. Les animaux restent dans les paddocks entre un et trois jours maximum selon la pousse de l’herbe afin d’éviter un surpâturage.
Dans le cas des parcelles en agroforesterie, l’écartement des alignements varie selon le choix de la taille des paddocks (autour d’un demi-hectare). Le principal enjeu réside dans l’installation d’un réseau d’eau et des chemins adaptés.
A terme, les arbres apporteront une régulation de la température et permettront ainsi d’optimiser la pousse d’herbe, notamment lors des épisodes de fortes chaleurs. De plus , ils pourront offrir une complémentarité dans les fourrages disponibles.
Une valorisation des haies et des arbres en litière ?
Lors de la journée technique, David LIBOT, agriculteur à Avessac, a pu témoigner sur l’utilisation de bois déchiqueté en litière animale. Le bois est prélevé majoritairement par recépage dans les parcelles de marais en raison du caractère peu tanique des essences de saule et d’aulne en suivant un plan de gestion durable des haies (PGDH) réalisé par le CIVAM. L’agriculteur fait ensuite appel à la CUMA de Pontivy pour le déchiquetage des rémanents. Les copeaux sont stockés de 4 à 6 mois.
L’épaisseur de la litière est généralement de 15 à 20cm. De la paille est intégrée à la litière selon plusieurs modalités possibles :
- en « millefeuilles » : plusieurs couches successives de paille et de bois
- en multicouches : quelques couches successives de paille et de bois
- En monocouche : une couche de bois recouverte de paille
Pour l’agriculteur, le curage a lieu seulement une fois par mois au lieu de 18 jours lorsqu’il était en 100% paille. Avec une surface limitée en céréales, l’utilisation de bois de haies lui a permis d’économiser suffisamment de paille pour être autonome. Les plaquettes de bois lui permettent également de pailler les jeunes plants de haies.
Les éleveurs de Marsac-Sur-Don ont testé récemment la litière de copeaux de bois. Ils projettent de passer à 100% litière de copeaux de bois dès l’année prochaine.

Les trois ateliers ont été animés par la Chambre d’agriculture, le CIVAM et Sylvagraire