Enjeux et contexte
Durant les années 1970, avec l’avènement des loisirs, la création d’étangs, lacs et plans d’eau s’est fortement amplifiée. Cette multiplicité d’étangs, souvent construits sans les précautions nécessaires vis à vis du milieu aquatique, engendre des impacts sur la qualité de l’eau, la biodiversité mais également sur les usages liés à l’eau. De plus, de nombreux étangs sont aujourd’hui à l’état d’abandon et certains propriétaires ne réalisent plus l’entretien requis.
Parallèlement, l’Union Européenne demande aux États membres de mettre en œuvre une politique et des actions afin d’atteindre des objectifs d’amélioration ou de maintien de la qualité écologique des cours d’eau. Or, parmi les différents facteurs de dégradation identifiés sur le territoire, qui déclassent la qualité globale des ruisseaux et rivières, figurent les étangs, en particulier lorsque ces derniers ne sont pas mis aux normes ou sont mal gérés.

QUELS SONT LES IMPACTS ?
En fonction de la situation géographique de votre étang, qu’il soit sur cours d’eau, en dérivation ou déconnecté, il n’aura pas les mêmes impacts.
Impacts sur la qualité de l’eau :
- Le réchauffement de l’eau stagnante d’un plan d’eau, impact la quantité d’oxygène disponible pour la vie aquatique au sein de ce dernier.
- Le surplus de matière organique chargées en éléments nutritifs dans un étang, entraînent une prolifération de végétaux et d’algues, une accumulation de vase et à terme, l’eutrophisation de ce dernier. C’est un phénomène qui se produit quand l’étang ne peut plus absorber le surplus d’éléments nutritif. On retrouve de plus en plus d’étangs dont les activités peuvent être limitées voire suspendues (baignade, activités nautiques, prélèvements d’eau…) pour cause d’eutrophisation.

Impacts sur la ressource en eau :
- Lors de périodes chaudes, l’augmentation de la température de l’eau provoque une évaporation qui représente une grande perte de débit pour les cours d’eau auxquels sont rattachés les plans d’eau, pouvant conduire à l’assèchement d’une partie du réseau hydrographique.
- Les retenues d’eau mobilisées pour l’irrigation ou l’abreuvement représentent d’autant plus d’eau qui ne sera pas restituée à la rivière pour soutenir les faibles débits en période estivale. De plus, le débit est beaucoup plus impacté lors des années très sèches car il n’y a aucune adaptation des pompages et que ces derniers sont plus importants lors de ces périodes.
Impacts sur l’écosystème et la vie aquatique :
- L’existence d’une eau stagnante, chaude et plus profonde entraîne la disparition des espèces naturellement présentes dans les cours d’eau, telles que la truite, le chabot, l’écrevisse à pattes blanches, etc, au profit d’espèces moins sensibles, voire d’espèces exotiques envahissantes (jussie, ragondin, etc …).
- La retenue est un obstacle à la dispersion des organismes vivants. Quand l’étang est associé à un barrage sur le cours d’eau, il constitue un obstacle physique à la libre circulation des poissons entre leurs zones de reproduction et de croissance.
- La décomposition de la végétation proliférante provoque à terme le comblement de l’étang. Ainsi, un plan d’eau, après avoir artificialisé un milieu naturel, est lui-même appelé à se dégrader.
COMMENT REDUIRE LES IMPACTS ?
Différentes solutions existent pour réduire les impacts des plans d’eau sur cours d’eau :
- Suppression du plan d’eau : C’est la solution la plus efficace pour supprimer les impacts, le cours d’eau et ses zones humides connexes retrouvent leur place en remplacement de l’étang. De plus, c’est souvent la solution la moins onéreuse pour le propriétaire du plan d’eau, car elle est financée à 100 % par des fonds publics.
- Déconnexion : Cette solution est plus contraignante et moins efficace pour la restauration du milieu. Elle peut notamment nécessiter l’acquisition foncière des parcelles nécessaires à la création du nouveau cours d’eau et elle n’est généralement pas financée en totalité.
- Gestion des niveaux d’eau : Cette solution provoque toujours de lourds impacts sur la qualité et la quantité d’eau, sur l’écosystème en général et sur la migration des poissons. Cependant, elle peut favoriser l’installation en bordure d’une ceinture de végétation propice à l’accueil des espèces aquatiques si elle est progressive et adaptée aux saisons.


Les solutions sont à étudier au cas par cas et doivent être conformes à la réglementation. Le syndicat Chère Don Isac, référent sur votre territoire, peut vous accompagner dans vos démarches.
Bon à savoir : ET LES MARES DANS TOUS ÇA ?

Un plan d’eau inférieur à 1000m² et non alimenté par un cours d’eau (sur cours ou en dérivation) est considéré comme une mare. Elles font généralement partie intégrante des zones humides et présentent un très vif intérêt environnemental en raison de leur richesse biologique (amphibiens, libellules, …) et de la multitude des fonctions biophysiques et sociales (aspect pédagogique) qu’elles remplissent. Elles sont donc à conserver au maximum.
Les actions du Syndicat :
LES ETUDES :
- Etude pour la suppression de deux étangs illégaux privés sur la commune de Plessé (44) en 2022.
- Etudes pour la suppression d’un plan d’eau communal à Malville (44) en 2023.
- Etude pour la suppression d’un plan d’eau communal dans le bourg de Plessé (44) en 2023 et 2024.
- Etude des scénarios d’aménagement d’un plan d’eau privé à Plessé (44) en 2023.
LES TRAVAUX D’AMENAGEMENT :
- Déconnexion d’un plan d’eau en forêt à Lusanger (44) en 2022.
- Suppression d’un étang privé avec restauration de la zone humide sur la commune de La Dominelais (35) en 2023.
- Suppression de deux plans d’eau illégaux privés avec restauration de la zone humide et du cours d’eau adjacent à Plessé (44) en 2023. En savoir plus.
- Suppression d’un plan d’eau communal, restauration du cours d’eau et de l’écosystème associé à Malville (44) en 2024. En savoir plus.