Depuis 2022, le Syndicat Chère Don Isac a engagé un vaste programme de restauration hydromorphologique et de lutte contre la Jussie sur la basse vallée du Don (secteurs Masserac et Avessac). Cette espèce aquatique exotique envahissante, détectée dès 1997, avait jusqu’ici résisté aux campagnes d’arrachage, malgré plus de 700 000 € investis depuis 2001. Face à l’échec de ces méthodes, une nouvelle stratégie a été adoptée, reposant sur le génie végétal et la transformation des conditions écologiques du cours d’eau.
Une stratégie innovante mise en place dès 2023
À la suite d’une étude approfondie réalisée en 2021-2022, les premières interventions ont débuté en 2023 avec la mise en place de structures de pieux et fagots de saules. L’objectif :
- Réduire de moitié la largeur du lit mineur du Don pour augmenter les vitesses d’écoulement.
- Mettre hors d’eau les pieds de jussie grâce à un système de pièges à sédiments.
- Installer une ripisylve dense pour apporter de l’ombre , freinant la croissance de la jussie qui apprécie les milieux ensoleillés et réchauffés.


Des résultats concrets entre 2023 et 2025
Après trois ans, ce sont déjà 1500 mètres de structures qui ont été réalisés, représentant :
- 10 500 fagots de saules installés,
- 5 300 pieux en châtaignier posés,
- 4 000 boutures de saules vivants plantées en arrière des structures pour créer une ripisylve dense et ombragée.
Ce dispositif associe des effets physiques (accélération du courant, piégeage des sédiments) et biologiques (concurrence végétale par les saules) pour limiter durablement l’implantation de la Jussie, qui affectionne les eaux calmes et ensoleillées.
Ce chantier a été financé à hauteur de 100 000 € HT par an entre 2023 et 2025 avec le soutien de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, de la Région Pays de la Loire et du Département de Loire-Atlantique.

Une vallée en pleine transformation
Trois ans après le lancement, les premiers résultats sont visibles : les hauteurs de vases dans le chenal principal reste faible et derrière la structure la sédimentation a bien commencé. Ce projet marque un tournant dans la gestion écologique du Don, privilégiant désormais la restauration des équilibres naturels plutôt que l’arrachage mécanique.
Les résultats complets de ces efforts ne seront visibles qu’à long terme, mais les premières indications sont encourageantes.
Perspectives pour l’avenir
Le projet, qui s’étend sur trois ans, promet de transformer durablement la basse vallée du Don.
Si les travaux s’avèrent efficaces, ils pourraient servir de modèle pour d’autres régions confrontées à des invasions similaires. Les saules, une fois bien établis, joueront un rôle clé dans la stabilisation des berges et la limitation de l’expansion de la jussie.



